enjeux

Actuellement le débat sur l'illettrisme ressurgit, la réflexion sur les modes de lecture s'étoffe, la nécessité de renforcer les liens sociaux se fait urgent face aux phénomènes de chômage et de repli sur soi... La médiation du livre et de l'écrit se trouve au carrefour de ces problématiques, et son besoin se fait sentir auprès de publics de plus en plus nombreux.

Cependant l'incertitude pèse sur la pérennisation des missions, et sur les moyens alloués aux projets favorisant l'accès à l'écrit, à la lecture et à l'expression.

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Pourquoi des Médiateurs du Livre ?

Pourquoi des Médiateur du Livre ?

Echange entre stagiaires d'une formation d'Animateur Médiateur du livre et de l'ecrit (AMLE)

Article paru dans "Délivre les mots" n°5, juillet 2002, CEMEA
 
Le besoin d'un médiateur du livre se fait sentir dans différents endroits, lesquels et pourquoi?  
Pour proposer des animations dans les bibliothèques, et promouvoir le livre sous forme ludique...
C'est vrai qu'il faut proposer au public une autre approche du livre que celle du livre-travail... surtout pour certains publics pour qui "lecture" et "écriture" sont synonymes d'activités rébarbatives, scolaires, parfois porteurs de mauvais souvenirs, voire d'échecs.  
Ce n'est pas seulement en bibliothèque, mais aussi en dehors! Sortir du lieu de lecture publique, l'ouvrir sur son environnement, aller au-devant des publics qui n'ont pas l'habitude de s'y rendre.
Faire découvrir un plaisir, pour les personnes éloignées de la sphère du livre, de par leur quotidien.
Oui! Donner des moyens d'évasion...
Ce n'est pas si simple. Il existe de nombreux facteurs d'"empêchement". Par exemple : beaucoup de personnes handicapées ne se voient pas facilité l'accès au livre...  
Il en est de même pour les personnes âgées qui ont des difficultés à se déplacer, à lire de petites tailles de caractères.
Les personnes que l'on appelle par commodité "victimes de l'exclusion" sont prisonnières d'un processus qui les éloigne de l'écrit, de l'expression, que ce soit la leur ou celle des autres...
Il y a donc un véritable rôle du médiateur dans la prévention de l'illettrisme!
Oui, il restaure le lien entre l'écrit, le livre, voire la bibliothèque qui peut impressionner par son aspect institutionnel.
Il faut parler du livre, le dédramatiser, proposer des actions qui rétabliront progressivement le contact.
La prévention de l'illettrisme, c'est dès l'enfance! C'est justement pendant notre enfance que l'on doit nous apprendre à aimer les livres.  
Pour moi, l'animation et la médiation du livre et de l'écrit a aussi un rôle de passerelle entre les différentes formes d'expression et d'art (arts de la rue, théâtre, arts graphiques, multimédia...). Laisser des espaces d'expression et promouvoir des échanges est primordial dans notre société.
Faire le lien entre le public et les créateurs, artistes, écrivains, comédiens...  
On dit parfois que la société sécrète "naturellement" suffisamment de lecteurs pour qu'elle fonctionne à minima. Il faut faire en sorte que ces lecteurs soient bien plus nombreux pour que la démocratie fonctionne, pour plus de justice sociale et d'égalité des chances.
Le médateur joue donc un rôle citoyen dans le prolongement de son rôle social et culturel.
Nous parlions tout-à-l'heure de "passerelles" entre modes d'expression; c'est aussi et surtout une passerelle entre les cultures et les individus. c'est favoriser l'échange, la tolérance, et briser les peurs induites dans la relation aux autres.
C'est du lien social, si on veut résumer.
 
Un médiateur peut alors travailler ailleurs que dans une bibliothèque?
Oui, bien sûr! Il peut travailler par exemple dans un centre social, une collectivité territoriale, ou dans toute association de lutte ou de prévention de l'illettrisme, d'action sociale et culturelle.  
Il est vrai que les besoins sont énormes, même s'il faut aller au-devant d'eux pour les voir apparaître avec évidence.